Les chutes existantes de Bancairon et de la Courbaisse-Massoins sont implantées sur la Tinée. Quinze communes des Alpes-maritimes sont concernées par ces chutes.
Les premiers aménagements de la chute de Bancairon ont été mis en service en octobre 1933, suivis en 1938-1939 du percement du lac naturel de Rabuons (à 2500 m d’altitude) et de son aménagement en réservoir d’accumulation. En 1952, ce sont les travaux d'aménagement de la centrale de La Courbaisse qui étaient définitivement achevés.
Depuis 1946, suite à sa nationalisation, EDF s’est substituée à la Société « Énergie Électrique du Littoral Méditerranéen » dans l’exploitation de ces deux aménagements.
Afin de contribuer au développement des énergies renouvelables et pour optimiser la production énergétique de l’ensemble de la vallée, EDF équipera la chute présente entre le lac du Rabuons, situé à 2 500,60 m, et la restitution en Tinée, qui se situe à 1 085 m, soit une chute de 1 415 m, sans aucun impact sur le lac du Rabuons, la prise d'eau étant déjà existante.
Partant du lac de Rabuons, la conduite d’amenée dévalera la ligne de plus grande pente pour rejoindre la rive gauche de la Tinée après un parcours de 4 500 mètres environ de longueur pour une dénivellation de près de 1 400 mètres. Son diamètre sera d’environ 36 cm.
L’usine sera implantée sur les terrains plats qui bordent la rive gauche de la Tinée. Elle comportera un bâtiment industriel de faibles dimensions dont les parties extérieures respecteront les critères de l’architecture locale. Elle abritera le groupe de production de type Pelton (photo) avec les dispositifs de contrôle commande et le poste de transformation et départ. La production moyenne annuelle sera d’environ 14,5 million de kWh, soit la consommation annuelle résidentielle d’une ville de 6000 habitants.
L’eau turbinée sera rejetée en Tinée par une conduite enterrée à écoulement libre, d’une centaine de mètres de long environ. L’énergie produite sera évacuée sur le réseau de transport d’électricité par le poste principal de Saint-Etienne-de-Tinée par une ligne enterrée à construire.
L’usine sera mise à l’arrêt chaque année du 1er avril au 31 octobre, et fonctionnera du 1er novembre au 31 mars. A l’aval, un débit réservé sera assuré de manière à garantir les débits nécessaires aux droits d’eau.
Un remplissage plus rapide qu’actuellement du lac du Rabuons, en période de fonte des neiges du printemps, fera gagner environ 1 à 2 mètres à la mi-juillet par rapport à la situation actuelle, sans pour autant pénaliser les besoins d’eau à l’aval (principalement assurés par les apports du bassin versant intermédiaire) ou la vie aquatique dans le torrent.
EDF exploitera la future centrale hydroélectrique. Des rétributions de diverses formes dont principalement financières seront faites à la commune de Saint Etienne de Tinée.
Les projets d'exécution seront présentés au préfet dans le délai de 12 mois à dater de la publication de l'acte de concession. Les travaux seront entrepris et poursuivis de telle sorte qu'ils soient achevés et que l'aménagement soit mis en service dans le délai de 4 ans à dater de l'approbation des projets.(2015 à priori)